Solar Impulse est un projet suisse d’avion solaire expérimental. Il est financé par des fonds privés et dirigé par l’ingénieur et homme d’affaires suisse André Borschberg et le psychiatre et aérostier suisse Bertrand Piccard. Ce dernier est connu pour avoir copiloté « Breitling Orbiter 3 », le premier ballon à faire sans arrêt le tour du monde. Les objectifs du projet Solar Impulse étaient de faire le premier tour du monde en avion en utilisant uniquement l’énergie solaire et d’attirer l’attention sur les énergies renouvelables.

Exploit historique

Solar Impulse a marqué l’histoire de l’aviation en réalisant le plus long vol solaire solo jamais réalisé sans carburant ni émissions polluantes. L’avion révolutionnaire a parcouru environ 40 000 km en 17 mois, dont une étape qui a duré cinq jours sans escale, en utilisant uniquement l’énergie du soleil. La vision de l’initiateur Bertrand Piccard était de promouvoir les technologies propres et l’efficacité énergétique pour explorer l’inconnu, tout en apportant un bénéfice pour le monde entier. Avec André Borschberg, cofondateur et CEO, il a fait de ce projet une réalité, dépassant le domaine de l’aviation pour trouver les solutions dont ils avaient besoin. Des matériaux nécessaires à la construction d’un avion ultraléger à l’électronique nécessaire pour créer le moteur le plus efficace, les normes ont joué un rôle clé dans cet exploit aéronautique. Solar Impulse c’est une équipe de 150 personnes, 80 partenaires et 80 entreprises. Personne ne pensait pouvoir voler à l’énergie solaire uniquement.

Solar Impulse est un véritable exploit technologique. D’où viennent l’imagination et l’inspiration derrière cette prouesse ? D’après André Borschberg, Solar Impulse n’est pas révolutionnaire en termes de technologies, il est révolutionnaire dans la manière dont les technologies sont utilisées. Il met en commun l’expertise d’ingénieurs d’horizons et de compétences différentes pour intégrer ces technologies, ce qui est la clé. Il s’agit aussi de repousser certaines limites et de tracer un chemin quasiment inexploré. Fait intéressant, dans le cas de Solar Impulse, toute l’industrie aéronautique croyait que c’était impossible. Toujours d’après le cofondateur, les solutions n’étaient pas toujours entre leurs mains. Il fallait les trouver dehors. De ce fait, des partenaires de différents mondes ont été sollicités pour compléter le puzzle. Le monde de la chimie, par exemple, parce que les matériaux sont extrêmement importants dans la construction d’un avion léger.

Développement et financement du projet

L’envergure de l’aile de Solar Impulse 2 est de 71,9 m, légèrement inférieure à celle d’un Airbus A380, le plus grand avion de ligne pour passagers au monde. Mais par rapport à l’A380 de 500 tonnes, le Solar Impulse en fibre de carbone ne pèse que 2,3 tonnes environ. Il est équipé d’un poste de pilotage sans pression de 3.8 mètres cubes de volume et une avionique avancée, incluant un pilote automatique pour permettre des vols transcontinentaux et transocéaniques de plusieurs jours. L’oxygène supplémentaire et divers autres systèmes de soutien environnemental permettent au pilote d’atteindre une altitude de croisière de 12 000 mètres d’altitude.

Bertrand Piccard a initié le projet Solar Impulse en novembre 2003 après avoir réalisé une étude de faisabilité en partenariat avec l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne. En tant qu’ingénieur mécanicien, le cofondateur André Borschberg a dirigé la construction de chaque prototype et supervise la préparation des vols. En 2009, ils avaient constitué une équipe multidisciplinaire de 50 ingénieurs et spécialistes techniques issues de six pays, assistés par environ 100 conseillers extérieurs et 80 partenaires technologiques. Le projet a été financé par un certain nombre d’entreprises privées et de particuliers, et bénéficie d’un financement d’environ 6 millions de francs suisses (6,4 millions de dollars) du gouvernement suisse. Les bailleurs de fonds privés du projet sont Omega SA, Solvay, Schindler, ABB et Peter Diamandis. L’EPFL, l’Agence spatiale européenne et Dassault ont apporté leur expertise technique et SunPower, les cellules photovoltaïques.

Piccard a déclaré que l’ensemble du projet, depuis ses débuts en 2003 jusqu’à la mi-2015, avait coûté 150 millions d’euros et qu’il avait levé 20 millions d’euros supplémentaires fin 2015 pour poursuivre le tour du monde en avion.

  • Chronologie :

2003 : Étude de faisabilité à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne

2004–2005 : Développement du concept

2006 : Simulation de vols long-courriers

2006-09 : Construction du premier prototype (HB-SIA ; Solar Impulse 1)

2009 : Premier vol du Solar Impulse 1

2009 – 2011 : Vols d’essai habités

2011 – 2012 : Nouveaux vols d’essai à travers l’Europe et l’Afrique du Nord

2011- 2013 : Construction du deuxième prototype (HB-SIB ; Solar Impulse 2)

2013 : Vol continental à travers les États-Unis avec le Solar Impulse 1

2014 : Premier vol du Solar Impulse 2

2015 – 2016 : Tour du monde par Solar Impulse 2, menée en dix-sept étapes sur un peu plus de 16 mois.

Quel est l’avenir de cette technologie ?

Solar Impulse a montré comment il est possible d’utiliser les « technologies propres » pour rendre le monde plus efficace. Mais cette efficacité énergétique n’est pas juste pour les avions. Elle peut être utilisée dans les maisons, sur voiture et pourquoi pas sur les appareils du quotidien comme les lampadaires solaires. Il s’agit de développer la façon dont les technologies disponibles sont utilisées pour réduire la consommation globale d’énergie. Cette aventure extraordinaire a ouvert la voie à l’utilisation de la propulsion électrique qui semble extrêmement efficace. Elle est légère, elle n’est pas bruyante…Il y a tellement de bénéfices qu’elle pourrait avoir pour les avions si jamais cette technologie est maîtrisée. Et ça a déjà commencé. Aujourd’hui, il est constaté que de grandes entreprises comme l’agence spatiale américaine (NASA) lancent de grands projets dans cette direction.  En bref, il s’agissait donc d’un pari complètement fou qui semble être gagné par les instigateurs du projet. Le tour du monde a fait de cet avion solaire une véritable star dans le monde de l’aéronautique allié aux énergies renouvelables. En espérant que les choses ne s’arrêtent pas là.